Quelles sont les conséquences négatives du ferrage ?
Un resserrement et une déformation progressive du pied. Cela provoque
de la douleur, une modification des allures, des problèmes musculaires,
articulaires, des ossifications. La troisième phalange et les
cartilages ungulaires latéraux se déforment. Le chorion (qui forme la
corne) est endommagé, ce qui favorise la rotation de la troisième
phalange et la fourbure, ainsi que la pourriture de la fourchette, la
podotrochléite due aux contusions des structures internes du pied et la
détérioration de la ligne blanche.
La paroi est
abîmée par les clous. Elle se dessèche et perd de son élasticité.
L’isolation du sabot n’est plus étanche. Le métabolisme interne du pied
diminue à cause d’une baisse de la température, surtout lorsqu’il fait
froid, ce qui porte atteinte à la production de la corne et au soutien
de la troisième phalange.
La circulation
sanguine se fait moins bien dans le pied avec toutes les conséquences
négatives susnommées, outre un surmenage du cœur puisque les pieds ne
peuvent plus assurer leur fonction de pompe, on voit apparaître les
‘poteaux’ qui vont avec.
Des troubles du
métabolisme par déséquilibre des protéines et par voie de conséquence
des troubles cutanés, hépatiques et rénaux.
Les
vibrations causées par les fers abîment le podophylle, et provoquent
des lésions comparables au syndrome de Raynaud chez les personnes qui
travaillent avec des marteaux piqueurs.
Le fer
change la façon dont le poids est porté et modifie la bascule du pied,
entraînant ainsi des problèmes musculaires et tendineux.
Il provoque des surcharges anormales dans le sabot, entraînant des fissures, des seimes, et un décollement de la paroi.
Les chocs sont moins bien amortis.
La sensibilité du pied est diminuée, le cheval trébuchera plus
facilement, ce qui augmente les risques pour monture et cavalier.
Le poids du fer accroît la force centrifuge pendant le mouvement, ce
qui surcharge les ligaments. Il représente également un risque de
blessure plus élevé pour les personnes et les animaux.
La traction est modifiée ; le cheval ne peut plus se déplacer en
toute sécurité. La résistance dans un mouvement tournant est plus
grande donc plus lourde pour les articulations et les tendons.
Chez les jeunes chevaux le fer gêne la croissance de la troisième phalange.
Il provoque une modification de la conformation car le cheval essaie de
soulager les zones douloureuses du pied. Le sabot pousse de travers,
les aplombs changent.
Il abîme le sol.
Il entraîne des frais d’entretien plus élevés, de nombreuses maladies
et frais vétérinaires. Le cheval doit être remplacé plus rapidement.
Il rend impossible le dépistage précoce du dépassement des limites biologiques d’un cheval.
La
perte accidentelle d'un fer rend le cheval inutilisable jusqu'à son
remplacement (du fer). C'est alors la 'course au maréchal-ferrant'...
Pour en savoir plus en images :
sabotsnus.free.fr rubrique "Effets nuisibles de la ferrure"
La possibilité d’utiliser le cheval sur n’importe quel terrain, à
n’importe quel moment, sans avoir à accorder beaucoup d’attention à ses
conditions de vie ou à ses pieds, aux dépens de la santé et de la
longévité du cheval.
La possibilité de dépasser
temporairement les limites biologiques du cheval, également aux dépens
de sa santé et de sa longévité.
La possibilité d’utiliser plus longtemps un cheval boiteux, alors que les dégâts ne font que croître.
« Mais mon cheval ne peut pas marcher sans fers ! »
Ce n’est pas une raison pour ferrer un cheval, bien au contraire. C’est
la preuve que ses sabots sont en tellement mauvais état et que ses
conditions de vie sont si artificielles qu’il ne peut plus se passer de
l’intervention humaine.
Qu’un cheval non ferré,
vivant dans des conditions qui satisfont à ses besoins, est capable de
performances importantes a été prouvé au long des siècles par tous ces
chevaux au service des hommes.
Aujourd'hui des
chevaux non ferrés, de loisirs, utilisés professionnellement ou
concourrant dans toutes les disciplines, y compris l'endurance de haut
niveau, prouvent tous les jours que c'est possible. Ces chevaux sont
bien dans leurs pieds et dans leur tête, en pleine santé.
Ecrit avec l'aide de Monique Moons et de Catherine Taks